Vigilance sur la liberté d’expression

Vigilance sur la liberté d’expression

Le SLF appelle à respecter en toutes circonstances la pluralité des opinions et la liberté d’expression.

Les fortes tensions qui traversent actuellement notre société provoquent une recrudescence d’actions violentes à l’encontre du livre. Tandis que des représentants des forces de l’ordre voilent la vitrine d’une librairie ou qu’un éditeur est arrêté à la frontière britannique, dans des conditions troublantes, des groupes radicaux veulent empêcher la tenue de débats organisés par des librairies ou, comme à Lille, brisent la vitrine de celles qui ne leur paraissent pas partager leurs idées.

Ces actions relèvent de situations variées et la justice est appelée à statuer sur plusieurs d’entre elles. Néanmoins, leur multiplication est inquiétante, tout comme l’est le silence qui les entoure. Telles sont les raisons pour lesquelles le Syndicat de la librairie française appelle à respecter en toutes circonstances la pluralité des opinions et la liberté d’expression ainsi qu’à sanctuariser les lieux et les professionnels qui leur sont dévoués.

Le livre nourrit les débats, ouvre à la diversité et à la confrontation des points de vue, introduit de la complexité, de la nuance ou du recul. Le livre éclaire. Il ne doit jamais devenir la cible de violences qui entendent le réduire au silence.

Nous profitons par ailleurs de cet article pour vous inviter à lire la Charte de liberté d’expression proposée par la Fédération européenne et internationale des libraires (EIBF). A travers sept principes directeurs, l'EIBF rappelle que la liberté d'expression et le débat public ouvert et libre sont les éléments constitutifs de démocraties saines.

Pas de rideau noir sur les librairies !  

A l’occasion d’une visite du ministre de l’Intérieur à Nice, le 9 décembre dernier, la librairie Les Parleuses a apposé sur sa vitrine, en association avec le collectif des collages féministes de Nice, des collages inspirés du livre d’Hélène Devinck, Impunité. Les forces de l’ordre ont arraché ou recouvert ces collages d’un sinistre voile noir et empêché l’accès des libraires à l’une de leurs librairies.
 
Nous ne pouvons que déplorer de telles pratiques dont le fondement légal devra être démontré dans le cadre de l’action qu’ont engagée les deux gérantes, Anouk Aubert et Maud Pouyé.

Nous leur exprimons notre soutien et rappelons l’impérieuse nécessité de respecter la liberté d’exprimer ses opinions et de manifester. Le livre d’Hélène Devinck n’a été ni attaqué ni interdit. Comment des slogans qui en reprennent la thèse peuvent-ils l’être ?
 
Les librairies sont des lieux de liberté. Elles doivent le rester coûte que coûte et chacun doit y veiller, à commencer par les responsables publics.

Lire le communiqué de la librairie Les Parleuses à Nice.