Plus que jamais, en 2025, soyons unis et solidaires pour défendre les valeurs du livre et de la lecture.
Les travaux en cours à l’Hôtel de Massa, qui héberge le SLF, nous empêchent d’organiser notre traditionnelle cérémonie des vœux. Alexandra Charroin Spangenberg a néanmoins tenu à s’adresser à vous en tant que nouvelle présidente du SLF.
« Chers consœurs et confrères, chers partenaires,
Je tiens tout d’abord à remercier Anne Martelle et l’ensemble des élus et de l’équipe du SLF pour le formidable travail effectué au service des libraires durant ces dernières années. Le SLF compte aujourd’hui plus de 800 adhérents ce qui témoigne à la fois de la reconnaissance de son travail et de la conscience des enjeux collectifs au sein de notre profession.
Nous en aurons bien besoin car les défis sont nombreux, souvent profonds et même graves.
Nous traversons une période dans laquelle nos boussoles se sont déréglées. Ce que nous croyions acquis est remis en cause, y compris par la force. La décomplexion est à l’œuvre et la culture n’est pas épargnée. Les réseaux sociaux, malgré leur emprise croissante, s’affranchissent de la vérité et de leur responsabilité, des collectivités publiques rayent d’un trait de plume des politiques culturelles réduites au rang de dépenses superfétatoires et élitistes. S’attaquer à la culture n’est plus tabou et peut même s’avérer rentable politiquement ! Le débat démocratique, si souvent porté par les livres, est attaqué par ceux qui veulent imposer leurs idées au mépris de la complexité, de la nuance et, tout simplement, de la prise en compte de l’altérité.
Les librairies n’échappent pas à ces convulsions de notre société. Elles en sont souvent le réceptacle, pour le meilleur lorsqu’elles servent de refuges, pour le pire lorsqu’elles sont la cible de l’intolérance.
Les libraires sont des résistants. Des résistants joyeux et conviviaux qui veulent prendre le temps d’accompagner les lecteurs et les textes de qualité sans se transformer en dépôts de flux de papier alimentés par la machine en surchauffe de la surproduction. Implantés dans leur ville, leur quartier ou leur village, ils et elles portent une responsabilité culturelle, sociale et écologique qui dépasse leur seul rôle de commerçant et, si j’ose dire, qui le « sublime » en lui apportant ce sens supplémentaire qui nous relance chaque matin pour de nouvelles rencontres entre les livres et celles et ceux qui les écrivent ou qui les lisent.
Plus que jamais, en 2025, soyons unis et solidaires pour défendre les valeurs du livre et de la lecture. A toutes et tous, je souhaite une année à la fois douce et combative, heureuse et résolue. »